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Aujourd’hui, « il était une voix » poursuit sa rencontre avec la voix de Paul Newman, un comédien de légende : Marc Cassot .

Il était une voix Marc Cassot : BilbMon, Dumbledore, Paul Newman  (partie 2)

La semaine dernière, Marc nous a parlé de son parcours en évoquant ses souvenirs d’adolescence et ses débuts au théâtre et au cinéma. Aujourd’hui, nous allons nous attarder sur son exceptionnelle carrière dans le doublage, puisque Marc n’est autre que la voix de la magnifique star Paul Newman.

 

Aujourd’hui encore, Marc continue de toucher le cœur du public avec ses interprétations, comme celle de Dumbledore dans Harry Potter, ou encore de Bilbon Sacquet dans le Seigneur des Anneaux. Marc Cassot nous témoigne de sa passion pour son métier avec recul et bienveillance.

– Les jeunes d’aujourd’hui, allez voir vos copains au théâtre, sortez, travaillez et apprenez des textes.

– Le cinéma français, vous en êtes fan d’aujourd’hui ?

– Pour certains films, oui.

– Vous trouvez qu’il a bien évolué ?

– Ah oui, certes, il y a des périodes où tout d’un coup, comme en ce moment, où des jeunes sortent des trucs magnifique au point de vue cinéma, au point de vue acteur.

– Vous êtes fan de quoi ? De quels cinémas aujourd’hui ?

– Moi, je peux pleurer sur un film. Donc si le film est bien fait et qu’il a une histoire qui me touche, je pleure puis je peux rire. Si ça m’indiffère….. Je fais partie des César.

– Vous en voyez beaucoup alors ?

– Je ne vois pas tout. J’en regarde un quart d’heure. Je regarde si je suis accroché.

– Vous avez eu la chance de travailler avec de grands réalisateurs tels que René Lucot, Pierres Badel, Claude Barma, Stellio Lorenzi, Alain Boudés… La télévision, d’ailleurs, vous a beaucoup popularisé avec notamment la célèbre émission « La caméra explore le temps ». Vous avez acquis une belle notoriété avec ça.

 

Et puis on en arrive au doublage, comme je le disais Marc, vous êtes la voix de la légende Paul Newman, dans de nombreux films. Alors, une chance vous dîtes, quand on double un tel acteur, c’est une chance ?

– Le doublage nous permet d’apprendre aussi ?

– Oui, quand il y a des scènes très extérieures, il faut les remplir.

– Il faut être à la hauteur ?
Newman, vous dites : c’est quelqu’un avec qui je n’ai aucun effort à faire.
Déjà, il y avait une ressemblance physique.

– Un petit peu, quelque part.

 

– Vous étiez jeune, blond, les yeux bleus. Avec des films cultes comme « La chatte sur un toit brûlant », « Evasion sur commande », « La Castagne », « Les maîtres de l’ombre », « Le verdict », très beau film Le verdict, « Le grand saut », « Une bouteille à la mer », « Les sentiers de la perdition »… Et puis vous avez aussi doublé des stars tels que Steve McQueen, le Kid de Cincinnati, Christopher Lee, le Masque de Fu Manchu, James Stewart « l’Appât », Richard Widmark, qui faisait partie des jeunes premiers de l’époque, le fameux Leonard Nimoy dans Star Trek et puis dans Transformers 3. Et puis Marc, là vraiment des films culte qui parlent à toutes les générations : « L’exorciste: le père Lankester Merrin » et puis Joseph Kevin, d’ailleurs, « Chucky, la poupée de sang », alors ça s’était un film dur. Comment ça se passe le doublage sur des films aussi dur ?

– C’est notre métier de se mettre en état comme au théâtre. Vous avez des scènes difficiles, vous savez que ça va venir. Si vous avez une personne à la personnalité comme Robinson, j’étais avec Isabelle Huppert qui jouait la petite qui s’était rasé les cheveux complètement, elle était déjà un peu connu, mais n’était pas encore cette grande vedette dont je suis fier.

– » Le facteur sonne toujours deux fois », c’est un film qui marque vos débuts.

– C’est le premier doublage que j’ai fait. Contrairement à beaucoup d’acteurs qui font des petits rôles et puis qui arrivent aux grands, moi, j’en ai fait le principal sans le savoir. Un type de la Métro Goldwin est venu me voir au théâtre, je jouais une pièce, en me disant :
Vous avez une voix qui m’intéresse, vous faites du doublage ?
Je n’en fais pas du tout, je ne faisais que du théâtre. J’ai dit : non, mais je veux bien.
J’y suis allé complètement détendu. J’ai fait un essai. Il m’a appelé deux jours après il m’a dit : c’est ok, c’est vous qui le faites. Il y avait 4 jours de doublages pour ce rôle principal.

– À l’époque, on prenait le temps de travailler. C’était le doublage à l’image.

– À l’image mais en prenant le temps parce qu’on avait le temps, ça coûtait moins cher. Maintenant, c’est des séries, on mouline.

– Il faut aller vite ! Ça ne veut pas dire qu’on travaille mal, mais il faut aller vite. On n’a pas le droit à l’erreur.
Alors, William Holden, dans « Le pont de la rivière Kwaï », c’est culte. « La fureur de vivre », « Le jour le plus long », « Le docteur Jivago » avec le rôle de Pacha, « Bonnie and Clyde », « La fièvre du samedi soir » vous doublez Jay Langhart, « Les aventuriers de l’Arche perdue », « Scarface » le rôle de Jerry, « Cocoon », et puis plus récemment « Benjamin Gates : le trésor des templiers » avec le rôle de John Adam Gates., le magnifique « Million dollar baby » vous doublez Clint Eastwood, magnifique rôle. Et puis « Batman begins » le rôle de Fredericks, « Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal » le général Robert Roth, Richard Harris dans « Gladiator », magnifique film, vous jouez le rôle de Marc Aurèle. Vous le retrouver dans Harry Potter à « L’école des sorciers » et puis ensuite, vous allez retrouver Harry Potter le doublage, mais c’est Michael Gambon, il y a un changement qui a repris. Autre grande saga avec le doublage de Ian Holm, « Le Seigneur des Anneaux », vous incarnez Bilbon Sacquet. Vous aimez doubler les films comme ça ? À grand spectacle ?

 

–  C’est ce qu’on me demande quand même, ce n’est pas moi qui choisis. J’ai jamais sacrifié le théâtre ou le tournage ou la télévision directe pour le doublage. Ça a été pour moi, une activité parallèle.

– Mais le théâtre, c’était vraiment important pour vous !
Alors, est-ce qu’avec l’âge, puisque maintenant, vous êtes un petit jeune homme. On peut dire votre âge ?

– 90 ans !

– Un petit jeune homme, vous êtes sublime. Est-ce qu’avec l’âge, on vous appelle désormais que pour doubler des artistes âgés ou non ?

– Pas tellement ! Je fais encore des acteurs plus jeunes que moi. La voix n’a pas vieillit. Si on me demande de vieillir, je peux le faire. Mais dans ma voix normale, je double encore des gens de 50 – 60 ans.

– Alors, le doublage, on a vu, à l’époque, c’était le doublage à l’image. En fait, les acteurs apprenaient leurs textes.

– On apprenait le texte. On avait quand même un script quelque part, mais il fallait qu’on l’apprenne un peu d’avance puis on jetait un œil de temps en temps.

– Parce qu’il n’y avait pas cette fameuse bande rythmo.

– Non, elle est venue après.

– Vous évoquez une vraie solidarité à l’époque, quand un comédien avait des difficultés, vous pouviez vous réunirez et collecter de l’argent pour l’aider. C’était un petit peu la mentalité de l’époque.

– Oui, ça on l’a fait quelquefois avec pas mal d’amis. On l’envoyait à sa veuve. On achetait un lingot d’or à plusieurs.

– Et puis vous avez prêté aussi votre voix au Grand parc du Puy du fou.

– Oui, ils m’ont appelé pour la voix pour raconter l’histoire, ça fait la troisième fois en six mois qu’ils me manquent.

– Et puis Marc, vous avez aussi été directeur de plateau et pas n’importe lequel, vous avez dirigé la Trilogie des Indiana Jones.

– Ouais, ça, c’était formidable.

– Alors, une salle de réunion sportive au village Autignac va porter votre nom, Marc. Je voulais quand même vous rendre hommage dans mon émission. Et puis on a écrit un livre sur votre carrière, un livre de Michel Alcaine. Ça vous touche tout ça ? Tous ces honneurs ?

– Oui, ça me fait plaisir. Il n’est pas fini, mais quand je le relis, ils ont été cherché les critiques de gens connus, vraiment des gens qui avaient un nom : Jacques Gauthier, les gens comme ça…. Des critiques que moi, j’ai jamais voulu faire voir ou lire à mes petits-enfants, à personne.

 

Comme on a recensé beaucoup et là il a tout retrouvé, il a tout mis… Bon, je serai plus là quand il sortira peut-être. Mais c’est la deuxième aventure que j’ai comme ça, parce que j’étais président de la Mutuelle des Artistes pendant 15 ans. Je ne le voulais pas non plus parce que j’avais trop de travail.

C’est comme au Festival quoi, je ne sais jamais dire non. Et un jour, donc quand j’ai été élu, on m’a emmené dans une grande maison de retraite et je suis parti visiter et dire bonjour, puis tout d’un coup je vois un grand truc en marbre, comme au cimetière, avec les noms des anciens présidents Boucher, Guitry, les grands noms… Puis, je vois marquer Marc Cassot sur le marbre, avec ma date de naissance, ça fait drôle.
Je leur dis : Puis, je vois marquer Marc Cassot sur le marbre, avec ma date de naissance, ça fait drôle. Je ne suis pas mort.
Mais qu’est-ce que c’est ? C’est une grande plaque comme ça, chaque fois que je viendrai, je viens aller voir les gens de temps en temps, vous me mettrez un tableau devant, mais je ne veux pas le voir.

 

– Alors, Marc, il est temps pour nous de passer à l’impro libre.

– Alors, ça commence comme ça : « Chers Amis blancs, quand je suis né, j’étais noir ; quand j’ai grandi, j’étais noir ; quand je vais au soleil, je suis noir ; quand je suis malade, je suis noir ; quand je mourrai, je serai noir. Tandis que toi, homme blanc, quand tu es né, tu étais rose ; quand tu vas au soleil, tu es rouge ; quand tu as peur, tu es vert ; quand tu es malade, tu es jaune ; quand tu mourras, tu seras gris ; et après ça, tu as le toupet de m’appeler homme de couleur. »

– C’est un truc qui m’a toujours bien amusé.

– Merci beaucoup Marc !

– Mais c’est moi qui vous remercie.

– J’ai été ravie. Merci à vous.

– Et dans dix ans, on fera le point.

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