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Aujourd’hui, « il était une voix » reçoit une star du doublage, le magnifique comédien – auteur – compositeur et interprète : Daniel Beretta, qui n’est autre que la voix officielle du légendaire Arnold Schwarzenegger. Rencontre avec un artiste chaleureux, tendre et passionné.

 

« Il était une voix : Daniel Beretta » (Arnold Schwarzenegger)

 

Daniel, je suis très heureuse de t’accueillir dans « Il était une voix ».

Alors Daniel, tu es comédien au théâtre, au cinéma, à la télévision et tu es également auteur – compositeur – interprète et ta voix au timbre si populaire, tu la prêtes à cette immense star qui est Arnold Schwarzenegger,
– Arni pour les intimes.
– Arni ou Schwartsy. Tu le doubles dans tous ses films, et même quand il apparaît en guest star.
– Oui
– Ces films, on ne peut pas tous les citer, mais c’est Total recall, les cultissimes Terminator
– Pas le premier ! Non, je n’étais pas encore là, j’ai commencé en 1986, pour Red Heat (Double détente).
– D’accord ! Et on a fait appel à ta voix après ?
– Pour Schwarzenegger, oui, seulement pour Red Heat.
– D’accord ! Tu l’as eu par essai ou ?
– C’est très spécial Tu veux que je te la raconte ?
– Oui !
– Je sortais de cette grande boîte de pub, ce grand studio de pub qui n’existe plus. Comment ça s’appelait, je ne sais plus. Un énorme truc à Colombes. Et j’avais un pote qui était Max-André. Je m’en vais, je lui dis : salut Max, au revoir madame, il était avec une dame que je reconnais, mais qui ne me connaît pas. Et je vois qu’il lui parle comme ça… Daniel, tu peux revenir ? Et la dame me dit : est-ce que vous pouvez m’appeler demain matin, à 11 heure précise, avec la voix la plus grave possible et un accent russe. Vous savez faire l’accent russe ? J’ai dit oui, bien sûr (je ne l’avais jamais fait).

Le lendemain matin, à 11 heure, j’étais à Orly, j’avais mon avion à midi. J’ai fait le numéro : Allô, je voudrais parler à Madame Jacqueline Porel, s’il vous plaît. Et j’entends : Let’s do it again – let’s do it again ! Speak ! Et je dis quelques mots, quelques phrases comme ça et j’entends derrière la grosse voix qui dit : He got the job !
-Ohhh génial !
– Ça, c’est un gros morceau de chance.
– Et ça a démarré comme ça ?
– Voilà.
– C’est incroyable. Et du coup, tu les as tous fait. « La course au jouet », je le trouve très drôle. Il est étonnant.
– Il peut être très drôle. Et Junior, tu as vu Junior ?
– Junior, également !

– Il faut avoir de l’humour pour faire ça.
– Batman et Robin, avec le rôle de Mr Freeze. Les Expendables, au côté de Sylvester Stallone. D’ailleurs, vous étiez une très belle équipe sur les Expendables.
– C’était génial !
– C’est une équipe incroyable : il y a Poivey, Bruce Willis, toi…. Aide-moi ! Il y a ….
– Non, vas-y !
– Il y a Stallone, Alain Dorval que j’adore. Vous êtes une équipe incroyable.

Est-ce que tu as senti, Daniel, que ça allait  être tout de suite l’osmose, entre ta voix et Arnold Schwarzenegger ?
– Mais non, c’est difficile. Il fallait que j’arrive à trois ou quatre films pour me dire : c’est quand même incroyable, je ne regarde pas sa bouche, je regarde ses yeux. Et avec ses yeux, je vois exactement ce qu’il va faire, je le connais par cœur, sans regarder ses lèvres. Et donc, je me suis dit : je pense que c’est bon, j’espère qu’on me suivra.
– Et puis d’ailleurs en référence à Schwarzy, tu incarnes un personnage de jeu très connu : Duke Nukem.
– Est ce que tu as senti Daniel que ça allait être tout de suite l’osmose entre ta voix et Arnold Schwarzenegger ? Dennis Hopper dans Massacre à la tronçonneuse 2, Michael Madsen dans Reservoir Dogs.
– ça, c’était formidable, c’était un bel exercice parce que c’est un personnage qui joue tout, comme ça. Tu te souviens du film ?
– Tout à fait, très beau film.
– C’était splendide.
– ça, c’était un beau doublage. Liam Neeson dans Battleship, l’amiral Shane.
– Puis K19 et son tout premier film. Avant que Darbois me le pique.
– As-tu en tête, Daniel, un doublage qui t’a particulièrement marqué ?
– En dehors d’Expendables, où comme on a dit, on était tous réunis et c’est rare, c’est très rare. On n’est jamais tous ensemble quoi. En dehors de ça, moi j’adore tellement ça qu’à chaque fois, je suis comme ça, déjà entre les prises, je ne sors pas, je reste assis.
-Tu as gardé ce côté ludique et ce côté frais ?
– C’est très ludique le doublage. Parce qu’on rentre dans la peau de personnages qu’on ne nous demanderait jamais de jouer au théâtre ou au cinéma. Donc, on est vraiment comédien, puisque comédien vient du grec hypocrite, c’est-à-dire : être quelqu’un d’autre. Là, c’est vraiment notre boulot quoi.
– Et puis le fait que tu sois chanteur, tu as ouvert également les grandes portes de Walt Disney puisque tu chantes beaucoup pour eux, dans Toy Story 2, les Noces funèbres, Simpson le film, où tu retrouves Schwarzy d’ailleurs.
– Schwarzenegger, oui, qui fait le président des Etats Unis.
– Quel est ton plus beau souvenir de doublage dans la chanson ?
– La belle et la bête ! Là où je double Lumière, le chandelier. Ça, c’était fantastique parce que quand le film est sorti, au moins trois soirs par semaine, j’avais des mamans qui m’appelaient. Et ça, c’était un souvenir fantastique parce que : d’abord Lumière, c’était avec la voix de Maurice Chevalier. Et donc après la sortie du film, au moins trois fois par semaine il y a des mamans qui m’appelaient, en me disant : est-ce que, s’il vous plaît, vous pouvez parler à mon fils pour qu’il s’endorme avec la voix de Lumière ? Et donc, gentiment, à chaque fois, j’étais mort de rire.
Eh bien mon petit, tu vas aller dormir sinon je ne serais pas très content.
Ça a duré deux-trois mois.
– Alors, Daniel comme je le disais, tu es également auteur – compositeur – interprète et tu as d’ailleurs baigné tout jeune dans la musique, dès l’âge de 3 ans, avec le solfège, l’apprentissage du piano…
– On a hérité d’un piano de monsieur Peugeot. Et quand j’avais 3 ans, mes parents ont dit : mais qu’est ce qu’on va faire d’un piano ? Eh ben, on va mettre le petit au solfège. C’est grâce, quelque part, à monsieur Peugeot, que j’ai fait de la musique.
– Eh ben, on va mettre le petit au solfège. Alors la rencontre avec Henri Tisot a été très importante pour toi.
– Bah oui, bien sûr, c’est lui qui m’a donné le passeport pour venir à Paris. Et qui m’a présenté Mireille,
– Comme ta deuxième maman ?
– Qui est ma deuxième maman, qui est malheureusement morte.
– Et tu as fais le petit conservatoire de la chanson, où tu as fait une autre très belle rencontre : Richard de Bordeaux.
– Au petit conservatoire, un jour, on était à Bordeaux justement, puisqu’il est de Bordeaux, et je l’entends chanter et Mireille me regarde, comme ça. Après elle a dit : écoutez, je trouve que vos deux voix iront bien ensemble.
– Et là, c’est la naissance de duos, qui vous conduira à l’Olympia ?
– Oui, on a fait deux ou trois Olympia ensemble. On a gagné un grand concours qui s’appelait « Les relais de la chanson » qui nous a permis de passer en première partie de Mireille Mathieu à l’Olympia. Et ensuite, on l’a refait avec Souchon ; moi, je l’ai refait avec Gégé, bien sûr.
– Une rencontre, également très importante, avec Catherine Allégret. Tu joues avec elle au théâtre « Copain Clopants ».
– Mais tu sais tout !
– Je sais tout, enfin presque… Et Catherine Allégret va te présenter à Marcel Camus, qui t’engage, fasciné par ton talent et ta beauté, il t’engage pour le premier rôle dans « un été sauvage ». Et puis là, j’ai envie de dire que les succès s’enchaînent.
– Et je n’ai pas arrêté, c’est-à-dire une année, je faisais une pièce de théâtre et une année, un film et une année, un disque. Tout le temps, tout le temps.
– Comme tu es un artiste complet, ça t’a permis de passer de l’un à l’autre. Et là, on a le succès de l’opéra rock « Jésus Christ Superstar », c’est un immense carton.
– ça, c’était mondial ! Parce que, lorsqu’ils l’ont joués aux Etats Unis, après il y avait ma photo aux Etats Unis, en disant, c’est Daniel Beretta qui a créé à Paris France le rôle de Jésus.
– Super ! Et puis tu écris aussi pour Nino Ferrer, Mireille Mathieu. Tu chantes aux côtés aussi de la belle Isabelle Aubret.
– Oui oui,
– Très belle artiste !
– Elle s’appelait Olivier Olivia.
– Et puis, ça, tu vas me confirmer si l’info est bonne Daniel. Paul McCartney t’a écrit  « My love ». C’est vrai ?
– Oui, c’est vrai. Ça, c’était mondial ! Je viens d’écrire une chanson (il ne savait pas mon nom) pour le mec qui vient de jouer Jésus dans Jésus Christ Superstar. Alors Barclays a dit : oh non, on ne va pas le lui donner, on va la donner à Eddy Mitchell, Alain Delon ou à Johnny Hallyday. Et McCartney dit : pour le mec qui joue Jésus. Donc j’ai enregistré et il m’a dit, je te laisse l’enregistrer, la sortir et moi, je ne la sortirais que six mois après. Ce qui est vachement gentil, formidable.

– Donc c’est un joli clin d’œil à Paul McCartney. Et Ennio Morricone, le compositeur fétiche de Sergio Leone, qui t’a écrit aussi une chanson qui s’appelle « Un ami ». Deux légendes ?
– Donc c’est un joli clin d’œil à Paul McCartney. Parce que tout le monde entendait parler de moi.
– Alors Daniel, il est temps pour nous de passer à l’impro libre.
– Je vais chanter, si tu veux, la chanson que j’ai écrite avec Nino Ferrer, que nous avons écrit en 68, qui a fait le tour du monde. On en est à plus de 30 versions dans le monde entier et c’est devenu un standard brésilien. Les gens ne savent pas souvent que c’est moi qui ai fait la musique.

Non, je n’oublierai jamais la baie de Rio.
La couleur du ciel le long du Corcovado.
La Rua Madureira, la rue que tu habitais.
Non, je n’oublierai pas, pourtant, je n’y suis jamais allé.

Non, je n’oublierai pas la douceur de ton corps.
Dans ce taxi, qui nous conduisait à l’aéroport.
Tu t’es retournée pour me sourire avant de monter.
Dans cette Caravelle qui n’est jamais arrivée.

Non, je n’oublierai jamais le jour où j’ai lu.
Ton nom mal écrit parmi tant d’autres noms inconnus.
Sur la première page d’un journal brésilien.
J’essayais de lire, mais je n’y comprenais rien.

Non, je n’oublierai jamais la baie de Rio.
La couleur du ciel le long du Corcovado.
La Rua Madureira, la rue que tu habillais.
Dans ce taxi, qui nous conduisait à l’aéroport.

Non, je n’oublierai pas pourtant, je n’y suis jamais allé.
Je n’oublierai pas pourtant, je n’y suis jamais allé.

Il était une voix - Daniel Beretta (Arnold Schwarzenegger)– Waouh, merci Daniel, merci beaucoup. J’ai été ravie et très honorée que tu acceptes l’invitation de « Il était une voix ».
– Très normal, Good luck « il était une voix ». Ciao.

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